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Le visiteur
d'Arqâ
Voici un témoignage qui n'est pas des
plus récents.
Il figure dans le livre du prophète Jérémie, au
chapitre 10, verset 11.
Dans ce chapitre 10, Jérémie s'adresse au peuple
d'Israël pour l'éloigner du culte des idoles. Il s'agit
là d'une harangue parmi les plus vigoureuses adressées
au peuple juif, au milieu de laquelle, curieusement,
s'insère un verset... en araméen: le verset 11. Tout le
reste du chapitre est en hébreu, mais au milieu du
texte, un verset, et un seul, apparaît en langue
chaldaïque. D'ailleurs, la traduction française
présente ce verset entre parenthèses (ce qui paraît
absurde si l'on considère l'importance de ce qu'il y est
dit). La traduction rabbinique, pour sa part, comporte le
commentaire selon lequel ce verset pourrait provenir
d'une "note marginale". Mais par quel tour de
passe-passe aurait-elle été intégrée au corps du
texte, et comptée comme un verset à part entière?
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Ce verset dit: "Vous leur parlerez ainsi: Les
dieux qui n'ont créé ni le Ciel ni la Terre
disparaîtront de la Terre et de dessous ces Cieux."
Vous leur parlerez ainsi: sous-entendu, aux adorateurs
des idoles, qu'ils soient babyloniens ou hébreux.
Mais les kabbalistes font remarquer que cette traduction
est imprécise.
En effet, le texte en araméen dit exactement:" Les Elâhayâ
(= Elohim) qui n'ont créé ni dî-Chemayâ ni Arqâ
seront exterminés de Area..."
Deux termes différents sont employés pour désigner un
lieu que la traduction indique comme la Terre, sans autre
précision. Mais la Terre est appelée normalement Area:
Arqâ doit être par conséquent autre chose.
De plus, un mot du verset araméen n'a pas été traduit:
Elleh, "cela".
La traduction littérale est donc: "Les Elohim qui
n'ont créé ni le Ciel ni Arqâ seront
exterminés de la Terre et disparaîtront sous le Ciel.
Cela." Voilà qui paraît bien mystérieux.
Arqâ est un lieu, un monde, qui est cité dans un
autre livre de la tradition hébraïque, le Zohar. Il est
intéressant de se pencher sur ces mentions du monde d'Arqâ,
car c'est d'après la Tradition le nom de la septième
dimension de la Terre... Voyons ce que raconte le Zohar.
Tout d'abord, un entretien (en hébreu!) entre Rabbi
Yossé (peu suspect de galéjer) et un habitant de ce
fameux monde d'Arqâ:
"Ils (Rabbi Yossé et Rabbi Hiyâ) allèrent donc
s'asseoir devant la fissure d'un rocher d'où ils virent
sortir un homme. Les voyageurs furent saisis
d'étonnement.
Rabbi Yossé dit à cet homme:
- Qui es-tu?
Celui-ci répondit:
- Je suis un des habitants d'Arqâ.
Rabbi Yossé lui demanda:
- Y a-t-il donc des hommes sur Arqâ?
L'autre répondit:
- Oui, les habitants d'Arqâ sèment et moissonnent. Mais la plupart
d'entre eux ont des visages différents du mien. (1)
Je suis sorti de ce rocher quand je vous ai aperçus, pour savoir de vous
le nom de la Terre sur laquelle vous habitez.
Rabbi Yossé lui répondit:
- Le nom de notre Terre est Erets
("Terre" en hébreu), parce que c'est ici sur
notre Terre que réside la vie, ainsi qu'il est écrit:
"La Terre (Erets) d'où le pain naît."
Le pain ne naît que de notre terre, mais d'aucune autre.
Aussitôt que Rabbi Yossé eut cessé de parler,
l'habitant d'Arqâ disparut dans la fissure du
rocher.
Comment en savoir plus sur la nature de ce monde
mystérieux, dans lequel on entre et d'où on sort par un
rocher?
Un autre passage du Zohar nous éclaire un peu plus.
Rappelons-nous les débuts de l'humanité: après avoir
enfreint la consigne, Adam et Eve furent chassés du
Paradis et se retrouvèrent sur la Terre. Puis Caïn tua
son frère Abel, et fut ainsi chassé à son tour,
"au pays de Nod", dit la Genèse (4:16).
Mais le Zohar exprime autrement l'exil de Caïn:
"Après avoir été chassé de la Terre, Caïn descendit à Arqâ,
où il engendra des enfants. Caïn se trouva soudainement sur Arqâ,
sans savoir par qui il avait été transporté." (Zohar, I:9b)
Ainsi, le Zohar désigne Arqâ comme un lieu inférieur
à la Terre, celui d'une nouvelle chute - puisque Caïn y
descendit. Bien d'autres humains semblent y être
descendus après lui, d'après la description qu'en donne
le Zohar:
"Arqâ est formée de deux parties, dont l'une est
constamment inondée de lumière, et l'autre toujours
plongée dans les ténèbres. Il y a là deux chefs, dont
l'un règne sur la partie éclairée, et l'autre sur la
partie privée de lumière. Ces deux chefs étaient
constamment en guerre l'un contre l'autre." Le Zohar
ajoute:
"Vue de l'Arqâ, la disposition des constellations est différente
de celle que nous apercevons de notre Terre. Les saisons des semailles
et des récoltes y sont également différentes des nôtres. Elles ne s'y
renouvellent qu'au bout d'un nombre considérable d'années et de siècles."
Ainsi, le monde d'Arqâ paraît bien se situer
sur une autre planète. Les différentes dimensions de la
Terre dont parle la tradition permettraient-elles de
voyager à travers l'espace?
Ceci semble tout à fait plausible. Encore que la notion
d'espace, comme celle de temps, puissent n'y être pas
identiques aux dimensions connues sur Erets (la
Terre).
Ces sept plans, accessibles à la race humaine, se
retrouvent d'ailleurs dans d'autres traditions. Jacques
Bergier tenait d'un érudit de l'Orient qu'on les
appelait chez lui les sept dwipas.
Il n'est pas impossible que les visiteurs mystérieux de
notre planète, et leurs véhicules disparaissant sur
place, dans l'air, dans l'eau ou dans le rocher,
proviennent de l'une ou l'autre de ces sphères connues
des anciennes traditions.
(1) D'autres versions disent: "Les
habitants d'Arqâ ont deux têtes chacun."
La Bible
Le Zohar
A.D. Grad: Initiation à la Kabbale hébraïque
Jacques Bergier: Visa pour une autre Terre
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