Coucou, les revoilou!
Ils avaient un peu disparu de la scène ufologique. On les regrettait presque. Après avoir acquis la célébrité lors de leur grande saga, ils s'étaient fait aussi discrets que Marlène Dietrich, retirée des feux de la rampe.
Mais sans crier gare, ayant achevé leur traversée du désert, légèrement relookés, voici
On avait l'habitude de voir les Hommes en Noir (en anglais: Men in Black, MIB) se balader par trois, dans de grosses Cadillac noires qui n'avaient rien à envier à Kitt, la fameuse héroïne de K 2000.
Cette époque est révolue: les Cadillac ont cédé la place à des véhicules plus... ou moins discrets! Et puis, les MIB des années '90 semblent avoir un comportement moins typé: s'ils font toujours penser, de loin, à l'agent Mulder et à ses acolytes, leur attitude paraît, d'une façon générale, moins axée sur l'obsession d'étouffer les affaires d'ovnis. Pas d'équivoque, pourtant: ce sont eux. Ils surgissent toujours du même monde sulfureux, l'impression qu'ils laissent chez les humains qui les rencontrent est toujours la même, angoissante, désagréable. Avec des nuances, cependant, qui semblent varier selon la réaction de leur interlocuteur. De plus, leur lien avec les apparitions de mystérieux objets célestes est toujours aussi évident.
Jorge Martin, l'éditeur de la revue Evidencia Ovni, a enquêté sur une apparition de MIB à Porto-Rico (où l'activité soucoupique est très intense). En interrogeant Diego Segarra, un des témoins principaux des observations de la Laguna Cartagena, il apprit de celui-ci qu'un de ses amis avait eu une expérience peu commune en explorant les environs du lagon. Il avait avec lui son camescope, pour filmer les différents lieux d'apparitions. Soudain, il fut ébloui par un éclair très brillant, et vit qu'il provenait d'un objet sphérique sur le point d'atterrir! Il se cacha dans la végétation tropicale, dense à cet endroit, et put assister à (et, paraît-il, filmer) la sortie de Petits Gris de l'objet, suivis par un personnage d'apparence humaine et albinos, vêtu d'un complet noir, chemise blanche et cravate rouge (un accoutrement traditionnel des MIB). Il portait des lunettes noires (naturellement, serait-on tenté de dire) et ses cheveux étaient argentés. Il se passa alors quelque chose qui semble confirmer une fantastique hypothèse que le Grepi présentera bientôt sur ce site: il fut emmené par deux soldats à bord d'une jeep! On est loin du standing des MIB d'antan...
Pour rester dans la région, mentionnons cette dépêche d'UPI qui circula un certain temps dans les Caraïbes, quand les journaux rapportèrent un événement qui s'était déroulé à San Juan de los Morros, au Vénézuela. Deux médecins avaient vu s'arrêter, sur la route conduisant à leur clinique, une Mustang rouge, d'où étaient sortis deux hommes habillés exactement de la même façon: costume noir, lunettes fumées et cravate rouge... Les deux personnages ceignirent alors ce qui semblait être une sorte de ceinture. Quelques instants plus tard, un ovni apparut dans le ciel, et s'approcha suffisamment du sol pour que les deux énigmatiques "touristes" puissent y monter par une échelle descendue de l'appareil. Ayant fait demi-tour, l'objet s'éleva rapidement dans l'espace.
Lois Le Gros, un enquêteur de Pennsylvanie, a étudié plusieurs cas impliquant des MIB dans les années '90. Voici deux cas où les témoins sont des personnes qui avaient été enlevées à bord d'ovnis.
L'un de ces abductés, en compagnie d'un ami, fut menacé par un Homme en Noir dans un supermarché des environs de Pittsburgh: le mystérieux personnage tenta, dirent-ils, de les hypnotiser avec une étrange bague qu'il portait au doigt.
L'autre cas, également dans la région de Pittsburgh, est celui d'une jeune "enlevée" qui rencontra jour après jour un MIB sur le chemin de son travail. Le décrivant comme "intimidant", ce témoin raconta à Le Gros qu'il montait tous les jours dans le bus, s'asseyant chaque fois plus près d'elle. Ce sinistre individu était entièrement vêtu de noir: long imperméable (même par beau temps), chapeau, chaussures, gants et chemise noirs. Une fois, il prit place juste à côté d'elle, l'obligeant à se recroqueviller contre la fenêtre.
Cette jeune femme pourrait jurer qu'elle était la seule, dans le bus, à percevoir la présence oppressante de ce personnage qui semblait sortir d'un autre monde.Une rencontre étrange est rapportée par un lecteur de FATE à son magazine: elle survint au début des années 80, alors qu'il habitait l'upper west side de Manhattan.
Un après-midi, comme il rentrait chez lui après les cours, il pénétra comme d'habitude dans le vestibule de son immeuble quand il remarqua trois hommes qui se tenaient près de la porte intérieure. Il eut la très nette impression que ces hommes l'attendaient. Ils n'étaient pas grands, environ 1m70, le teint olivâtre, les cheveux noirs. Ils portaient tous trois des complets noirs et des chemises blanches, sans cravate. Ils lui firent penser aux serveurs qui travaillent dans les restaurants grecs, nombreux à New-York.
Quand il s'approcha des trois hommes, celui qui se trouvait le plus proche (ils étaient alignés le long du mur) lui demanda: "Quelle heure est-il?"
- Trois heures trente.
A cette réponse, ils se tournèrent d'un seul mouvement et se dirigèrent mécaniquement, l'un derrière l'autre, vers la sortie.
Le témoin de cette scène singulière réalisa quelques instants plus tard qu'il avait fait une classique rencontre de MIB. Il n'avait rien trouvé d'effrayant, ni de menaçant dans l'attitude de ces personnages. Il avait connaissance de ce genre de phénomène, et se souvint qu'effectivement, les MIB apparaissaient souvent par trois, et demandaient fréquemment l'heure, ou autre chose d'insignifiant et d'absurde. Le témoin pensa que son intérêt pour ce genre de choses devait être à l'origine de sa rencontre.
Un autre chercheur de Pennsylvanie, Mike Lonzo, fut amené à recueillir le témoignage d'une vieille dame dont l'histoire est singulière. Cette dame vit un jour tomber une étrange pierre noire dans son jardin. Et presque immédiatement après, elle reçut la visite de deux MIB en smoking, qui lui demandèrent, de façon tout à fait précise, de leur rendre la pierre noire, arguant que sa perte "serait la cause de la destruction de leur univers". Effrayée, elle s'empressa d'accéder à leur requête, et les choses prirent alors un tour inattendu: ses élégants visiteurs l'invitèrent à dîner dans un restaurant de Pittsburgh, où ils furent rejoints par leurs équivalentes féminines (l'histoire ne précise pas si elles aussi étaient vêtues de noir).
(Scott Corrales, Steamshovel Press #13, été 1995)