ONU soit qui mal y pense La république de Saint-Marin, plus vieille république du monde, qui a toujours réussi à maintenir son indépendance au milieu de l'Italie, pourrait demander à l'ONU la création d'une agence pour l'étude des phénomènes d'objets volants non identifiés (OVNI), selon le bureau chargé du tourisme de Saint-Marin, apprend-on par la presse du 6 avril 1998. Cette agence aurait pour rôle, selon ses initiateurs, de vérifier, coordonner et divulguer les résultats des recherches sur les OVNI et autres phénomènes "extraterrestres". Ainsi, un état membre de l'Organisation des Nations Unies se propose de déterrer un vieux projet, qui dans les années '70 avait fait monter la température dans le palais de verre de Manhattan. La croisade pour faire admettre l'étude des OVNI au sein de l'ONU fut une de celles qui firent la gloire des enthousiastes des contacts extraterrestres à cette époque! Moins de dix ans après la publication du fameux rapport Condon par les USA (1969), le sujet des soucoupes volantes était discuté à la table du Secrétaire Général de l'organisation mondiale, Kurt Waldheim. Et il ne fallut pas moins qu'un coup d'état organisé par la CIA pour rétablir l'ordre de la "vérité officielle" dans les salons feutrés de la diplomatie internationale. Mais pour y voir plus clair, et pour pouvoir évaluer les chances de la République de Saint-Marin de voir son projet aboutir, il nous faut reprendre depuis le début l'histoire des relations entre l'organisme représentant les peuples de la Terre et les visiteurs de l'espace, ou ceux qui se faisaient passer pour tels.
Aussi, quand quelques années plus tard il trouva un
emploi à l'office d'information de l'ONU, VonKeviczky se
battit pour que le phénomène OVNI soit reconnu parmi
les représentants des nations du monde entier. C'est
ainsi qu'après la vague d'observations de 1965 aux USA,
qui remplit les journaux américains que les diplomates
en poste à New-York feuilletaient au petit-déjeuner, il
fut chargé par les services du Secrétaire Général
d'établir un memorandum sur la question. Cette démarche
allait être le coup d'envoi d'une campagne pour l'étude
et la communication des données sur les OVNI au niveau
mondial. U Thant avait très certainement été informé d'un
témoignage publié dans le London Daily Telegraph
du 20 janvier 1962, relatif à la disparition de son
prédécesseur, le Secrétaire Général Dag
Hammarskjöld, qui avait été tué quand son avion
s'était écrasé en Rhodhésie du Sud (l'actuel
Zimbabwe) le 18 septembre 1961. Ce témoignage, rapporté
par un enquêteur officiel, émanait de Timothy Kankasa.
Il disait tout simplement que juste avant le crash, il
avait vu un petit appareil sans lumières survoler
l'avion qui transportait Hammarskjöld et quinze autres
passagers. Ce petit objet volant inconnu avait projeté
des "rayons de lumière" sur l'avion de l'ONU,
puis était parti vers le nord-est peu avant
l'"accident". Les choses prenaient une tournure dangereuse pour ceux
qui avaient déjà dépensé des centaines de milliers de
dollars pour convaincre le public qu'il n'y avait rien de
sérieux derrière les observations d'OVNI. Tandis que le
représentant soviétique à l'ONU, l'ambassadeur
Nikolaï Fedorenko, dénonçait avec emphase les
"délires des états capitalistes", les
Etats-Unis allaient prendre des mesures plus drastiques
pour contrer les menées des ufo-activistes dans l'arène
internationale. Première précaution: le Major
VonKeviczky fut relevé de ses fonctions; seconde mesure,
et de taille, le gouvernement U.S. lança l'étude
officielle des OVNI par l'Université du Colorado, qui
accoucherait deux ans plus tard de l'indigeste rapport
Condon, destiné à démystifier le phénomène OVNI
(rappelons au passage, néanmoins, que sa lecture
attentive révèle un pourcentage non négligeable de cas
absolument irréductibles...)
L'ambassadeur Ibingira proposait par conséquent l'adoption d'une clause contraignant les états à se comporter de façon pacifique avec tout objet spatial semblant être contrôlé par une intelligence. Cette proposition se heurta au mur des super-puissances, ainsi que l'ambassadeur en fit part au Major VonKeviczky: "[Il semble qu'] au sein de l'ONU, une forte pression soit exercée pour empêcher que ce sujet reçoive l'attention qu'il mérite." Dans une lettre du 14 juin 1972, il proposera même au Major la constitution d'un lobby pour lutter à l'avenir contre "la grande apathie" dont l'ONU semblait faire preuve vis-à-vis des OVNI.
L'année suivante, en 1976, Gairy remet la compresse
devant l'Assemblée. Il devient le chouchou des
associations ufologiques, aux congrès desquelles il fait
des déclarations fracassantes: "J'ai la ferme
conviction, s'écrie-t-il, que le monde est prêt,
désireux et suffisamment mûr pour accepter ce
phénomène!" Et il s'insurge contre la rétention
par certains d'informations qu'ils comptent utiliser dans
des buts militaires. Bref, Sir Eric incarne rapidement la
cause des ufologues qui réclament le droit de savoir
depuis plus de vingt ans. C'est lui qui va formuler le
projet repris cette année même par la république de
Saint-Marin, dans une lettre au Dr Kurt Waldheim, le 14
juillet 1977: il demande au Secrétaire Général de
l'ONU d'inscrire à l'ordre du jour de la 32e Assemblée
Générale la question de "l'établissement d'un
service des Nations Unies pour la vérification, la
coordination et la communication des éléments de la
recherche sur les Objets Volants Non Identifiés et les
phénomènes connexes." Dans un projet de
résolution, il propose de surcroît de décréter 1978
"l'année internationale des objets volants non
identifiés", et il offre l'hospitalité de son pays
pour la tenue d'un congrès mondial sur les OVNI...
La Grenade va donc concentrer ses efforts sur le Secrétaire Général, et le 7 juillet 1978, son ambassadeur, Francis Redhead, propose à Kurt Waldheim une réunion d'information que celui-ci accepte aussitôt. Sir Eric Gairy a prévu d'y inviter une brochette des meilleurs spécialistes: le Major VonKeviczky, le Dr J. Allen Hynek, Jacques Vallée, Claude Poher (du GEPAN), Leonard Stringfield, David Saunders, Lee Spiegel et Morton Gleisner (du comité spécial). Mais voilà, les Américains ne voient pas du tout d'un bon oeil la présence de Coleman VonKeviczky dans ce prestigieux panel: il est trop remuant, et il dispose de documents trop compromettants. Les moyens de pression étant ce qu'ils sont, le Major se verra exclu de la réunion... Sir Eric Gairy se fendra d'une lettre lui expliquant qu'il est persuadé, pour sa part, que son organisation (l'ICUFON) "dispose des meilleures preuves qui soient de l'existence des OVNI et de leurs opérations, mais que son cabinet, lui-même ni les scientifiques qui l'accompagnent ne peuvent consentir à ce que soient présentés devant l'Assemblée Générale des faits et des indices prouvant que les OVNI sont une question de sécurité internationale"!
Le gratin de l'ufologie mondiale se
trouve donc réuni dans le bureau de Kurt Waldheim,
Secrétaire Général de l'ONU, ce 14 juillet 1978: une
rencontre historique, une occasion unique d'entamer un
processus pouvant déboucher sur l'ouverture de dossiers
capitaux et sur une collaboration franche et ouverte au
niveau international en matière d'OVNI. Que se
passa-t-il à cette réunion? Il n'y eut pas de réactions au sein de l'organisation
après cette entrevue. Néanmoins, l'Inde proposa que le
thème des OVNI soit traité sous le titre
"Recherche de vie/intelligence extraterrestre"
dans le cadre des tâches du Comité des affaires
spatiales. Quant aux Seychelles, elles choisirent de
soutenir la proposition de la Grenade de créer une
agence ad-hoc. Cete proposition passa à nouveau à travers les
méandres (fort utiles à ceux qui en sont maîtres) de
l'organisation... Pendant ce temps, un memo confidentiel
du représentant U.S. à l'ONU était envoyé à la CIA,
au Pentagone, à la NSA, à l'Air Force,
demandant des instructions précises sur la conduite à
tenir face aux menées de la Grenade, ainsi que sur le
"degré de visibilité souhaité" des
interventions américaines, spécifiant que l'année
précédente, le délégué des Etats-Unis avait dû
lutter dur dans les coulisses pour noyer l'initiative
grenadienne... en repoussant le vote d'une année. Les délégués américains avaient encore une fois
été efficaces. Mais l'affaire commençait à sentir le
roussi: il serait impossible de contenir les dégâts
d'une campagne que le Premier Ministre de la Grenade
était toujours résolu à mener dans le cadre de l'ONU.
Heureusement, la CIA, de son côté, ne restait
pas inactive: en mars 1979, la guérilla communiste
conduite par le terroriste Maurice Bishop se trouva
miraculeusement dotée des moyens qui lui permirent de
renverser le gouvernement de Sir Eric Gairy. Une bonne
campagne de presse fit taire l'opinion: Gairy fut
présenté dans tout le monde occidental comme un
autocrate corrompu qui n'avait que ce qu'il méritait.
Quelques années plus tard, les Marines
débarquaient sur la petite île des Caraïbes pour y
rétablir un ordre plus conforme aux intérêts de
l'Oncle Sam... |
Des Ovnis responsables dexplosions dans le SomalilandPlus récemment, les représentants du
Somaliland (ancienne Somalie britannique) lançaient un
appel à la communauté internationale, suite à des
événements inquiétants survenus dans ce pays
quasi-désertique. Hargeysa, Somalie, 25 janvier 1996 (Reuter) Les autorités du Somaliland, affirmant que de
mystérieuses explosions provoquées par desOVNIs
au-dessus du nord-ouest de la Somalie avaient rendu des
gens malades et provoqués des comportements étranges
chez les animaux, demandent au monde denquêter sur
ces événements. Le rapport dune mission envoyée dans le sud-est
du Somaliland par le gouvernement mentionne que des
animaux ont réagi bizarrement après les explosions le
mois dernier, et que des habitants sont tombés malades. Le Somaliland sest séparé du reste de la
Somalie alors quelle glissait vers la famine, le
chaos et les guerres de clans après le renversement du
dernier président Mohamed Siad Barre, mais na pas
reçu de reconnaissance internationale depuis sa
création en 1991. Dans son rapport, léquipe gouvernementale
déclare: Le gouvernement doit faire face à lopposition
des milices de deux sous-clans, mais larmement le
plus sophistiqué dont elles disposent est composé de
blindés datants des années 40 et 50, et de petites
fusées antichars. Janvier 1996 D'après un article de Peter Smerdon |