Une incursion dans l'AILLEURS

par Henri Chaloupek

 

Sensibilisé par mon ami tchèque Alios HRUSKA au problème des mondes parallèles, je recherche tous les témoignages s'y rapportant. Mon ami, l'ufologue Thierry Rocher a eu la gentillesse de me transmettre le témoignage de Madame E. qu'il recueillit à la suite d'un Congrès Ufologique qui s'était tenu à l'Hôtel Mercure de Lille le 22 septembre 1991. Ce récit, qui à ce jour n'a été publié nulle part, Thierry m'en a accordé toutes les possibilités pour le publier et le traduire, ce dont je le remercie.

Henri Chaloupek

 

C'était en pleine période de guerre, en juillet ou août de 1942 ou 1943, je ne sais plus au juste. Enfant de dix ou onze ans, je participais à une colonie de vacances organisée par la Croix-Rouge, me semble-t-il, qui comprenait une cinquantaine d'enfants. Cela avait lieu aux environs de Darney, dans les Vosges.

Je faisais partie d'un groupe de 12 à 16 enfants. Nous étions en pleine forêt de bois coupés, non loin d'une route carrossable qui faisait le tour de cette forêt. C'était à environ trois kilomètres du Camp, dans une clairière, vers les 15 heures et nous jouions au jeu collectif: "aux gendarmes et aux voleurs".

J'aperçois un bois touffu, très dense, et je rentre à quatre pattes dedans, trouvant cette cache extraordinaire je veux aller voir plus loin, vers l'autre bord. J'arrive ainsi à une orée et c'est alors là que je suis dans quelque chose de tout à fait différent, mais reste au bord de ce paysage absolument autre que celui des Vosges.

D'abord, je suis impressionné par l'herbe qui forme un tapis extrêmement régulier, tondu très soigneusement et surtout à perte de vue.

Je suis bien resté un bon quart d'heure, vingt minutes au plus, à regarder ce paysage très doux, comprenant de douces collinettes où des ifs sont plantés avec soin. Cela faisait un dégradé de vert sur un ciel d'un bleu profondément intense. Je me demandais si c'était un jardin privé ou non? En plus, je m'étonnais en moi-même de ne pas voir de fleurs, rien de rouge dans ce paysage, mais je soupçonnais une rivière et des joncs.

Je me dis que je dois retourner vers le groupe et je reviens en arrière sur bien 200 mètres, guère plus, le retrouve; tous sont très tendus. Le moniteur me dit qu'ils me cherchent depuis deux heures et demies! Je ne comprenais pas du tout et voulais les emmener voir. Ils m'ont tous suivis, mais on ne l'a pas retrouvé.

Nous rejoignons la "colo" où je fus traitée de menteuse et soupçonnée d'être une fugueuse. Ils m'ont puni en m'enlevant la fonction de chef d'équipe, me mirent au pain sec et à l'eau et m'interdirent de manger avec les autres. Je trouvais le moniteur odieux, mais il était de la génération de la guerre. Je ne supportais pas d'être mise en doute et trouvais la punition démesurée. Cela m'a servi pour ma carrière: toujours croire les enfants. Personnellement, je suis mère de trois enfants.

En 1965, j'eus l'occasion de voir à la télévision une émission relatant l'expérience que vécurent les deux Anglaises au Trianon, au début du siècle, qui semblèrent se retrouver en plein XVIIIème siècle et quelqu'un a dit: "Tout était immobile" et c'est là que j'ai constaté que cette perception avait été identique pour moi! Mais je venais de le constater, 23 ans après!! Pas un brin d'herbe ne bougeait, j'étais absolument clouée sur place par l'étrangeté, je n'avais pas la liberté de mes mouvements. Alors que j'étais toujours prête pour l'aventure, pourquoi n'ai-je pas été plus loin? Avant cette émission je n'avais jamais ni entendu ni absolument rien lu sur cette affaire des deux Anglaises. Est-ce une autre explication par rapport à la durée du temps? En tous cas ce fut la confirmation d'avoir vu quelque chose d'extraordinaire, d'avoir découvert "un coin de paradis".

En 1983 ou 1985, donc quarante ans après, en rentrant chez moi, j'ouvris un petit meuble et sur le dessus je trouvai une photo représentant mon équipe plus le moniteur. J'ai été comme électrocutée car je n'avais aucun souvenir de cette photo et mon mari non plus. Le plus extraordinaire c'est que le lendemain la photo avait disparu; je l'ai cherchée partout, mais je ne l'ai jamais retrouvée. Je me souviens des personnes sur la photo, mais je ne me souviens pas de l'avoir possédée. A cette époque, faire des photographies était un luxe. Dans les colonies de vacances c'était la simplicité et les choses modestes. Cet événement a été un catalyseur: il s'est bien passé quelque chose!

Ainsi se termine le récit de Madame E.