A l'occasion de la publication du numéro hors-série de VSD de juillet 1999 intitulé
LES OVNI ET LA DEFENSE - A quoi doit-on se préparer?
plus connu sous le nom de Rapport COMETA,
nous vous présentons, sur la suggestion de Madame René Fouéré, deux articles parus il y a plus de trente ans dans la revue Phénomènes Spatiaux, éditée par le Groupement d'Étude de Phénomènes Aériens (G.E.P.A.).

 

Publié dans PHÉNOMÈNES SPATIAUX N° 14 de décembre 1967, pages 4 à 8

UN DOCUMENT MAJEUR

La déclaration du Dr McDonald

Présentation et traduction: René Fouéré

Pour ceux de nos lecteurs qui se souviennent de notre article «Sommes-nous à un tournant?» (Phénomènes Spatiaux, No 10, pp. 6 à 12), le Dr James E. McDonald, doyen de l'Institut de Physique Atmosphérique et professeur à la Section de Météorologie de l'Université de l'Arizona, n'est pas un inconnu.

Cet homme éminent et courageux est assurément, aux Etats-Unis et dans le monde, un des meilleurs défenseurs de la cause de l'existence réelle des soucoupes volantes. Luttant depuis des années à visage découvert contre l'attitude des services américains à l'égard de ces manifestations insolites, il n'a pas hésité, après une étude approfondie des dossiers du Project Blue Book, de Wright Patterson, à faire publiquement le procès des méthodes d'enquête sur les UFOs, et de traitement des informations qui s'y rapportent, mises en oeuvre par cet organisme, dépendant de l'U.S. Air Force. Il n'a pas craint de dire que l'enquête de l'Armée de l'Air américaine avait été très superficielle et menée «à un très bas niveau de compétence scientifique».

Le plus curieux d'ailleurs, en cette affaire, c'est que le directeur scientifique de la commission de Wright Patterson, le Dr Hynek, était, en fait, d'accord avec les critiques portées par le Dr McDonald contre cette commission et, se plaignant de la modicité des crédits qui lui étaient alloués, il demandait lui même que l'enquête fût menée à un niveau scientifique plus élevé. Assez paradoxalernent, dans son effort pour obtenir la création d'une commission d'enquête scientifique hautement qualifiée et indépendante des pressions éventuelles de l'U.S. Air Force, le Dr Hynek put même bénéficier de l'assaut du Dr McDonald. On sait qu'il eut gain de cause et que la création, dans l'Université du Colorado, d'une commission d'enquête sur les UFOs présidée par le Dr Edward U. Condon, fit sensation et donna lieu à de nombreux commentaires dans la presse du monde entier.

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A un moment où l'U.S. Air Force essaie de noyer les soucoupes dans la foudre en boule et le plasma atmosphérique, le fait que le Dr McDonald, doyen de l'Institut de Physique Atmosphérique de l'Université de l'Arizona et expert reconnu en matière de radar, soit dans le camp de ceux qui, dans le monde entier, font effort pour sensibiliser l'opinion scientifique au problème, peut-être très grave, que posent ces apparitions, apporte à ces personnes de grandes et précieuses raisons d'espérer. L'affirmation, par un homme de sa réputation, que l'hypothèse selon laquelle les soucoupes volantes seraient des sondes spatiales d'origine exïra-terrestre apparaît comme la plus vraisemblable, est de nature à inspirer quelque prudence à des scientifiques trop enclins à faire fi, en les traitant de balivernes, d'innombrables témoignages dont une fraction, déjà importante, émane de savants et de techniciens qui, professionnellement entraînés à l'observation rapide et précise, sont parfaitement aptes à porter un jugement valable sur ce qu'ils ont vu ou constaté.

En août dernier, nous avions eu la surprise de recevoir les photocopies de la déclaration faite par le Dr McDonald devant le Groupe des Affaires Spatiales (Outer Space Affairs Group) de l'O.N.U. et de la lettre, préalable à cette déclaration, adressée par le savant américain à Mr U. Thant, secrétaire général des Nations Unies. Ces documents nous avaient été envoyés, tout à fait spontanément, par un correspondant américain, M. Jan L. Aldricht, de Beauer (Pennsylvanie), qui nous était jusque-là inconnu et que nous remercions très vivement de son initiative.

Prenant connaissance de la déclaration et de la lettre du Dr McDonald, nous en avons mesuré d'emblée l'intérêt majeur et nous avons sur-le-champ formé le projet de les publier. La mise à exécution de ce projet a été retardée par diverses circonstances, dont cet accident qui nous a beaucoup gêné, et c'est seulement le 2 novembre dernier que nous avons écrit au Dr McDonald pour lui demander l'autorisation de publier ces textes dans notre revue. Il nous l'a aussi promptement qu'aimablement accordée, en joignant à sa lettre de réponse des écrits plus étendus que nous ignorions. Nous lui exprimons ici notre cordiale gratitude, en lui redisant toute notre admiration pour la qualité et l'audace de son esprit.

Dans sa lettre, le Dr McDonald nous a signalé qu'un journaliste américain, M. Drew Pearson, avait malencontreusement écrit que Mr U. Thant avait invité le Dr McDonald à venir aux Nations Unies, et avait déclaré que le problème des UFOs était plus important que tout autre problème international, le conflit vietnamien excepté. En fait, le secrétaire général des Nations Unies a nié, à juste titre, avoir fait cette déclaration, et le Dr McDonald nous précise qu'il n'a pas été invité à venir aux Nations Unies mais qu'il a lui même demandé à y être reçu.

Nous allons maintenant donner à nos lecteurs la traduction, faite par nous, de la lettre préliminaire et de la déclaration de l'O.N.U. par le Dr McDonald.

René Fouéré

 

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Le 5 juin 1967, le professeur James E. McDonald écrivait à Mr U. Thant, secrétaire général de l'O.N.U., la lettre suivante:

«Cher Monsieur,

«Je veux encore vous remercier de me permettre de me présenter le 7 juin devant le Groupe des Affaires Spatiales des Nations Unies pour y parler des aspects scientifiques internationaux du problème des objets volants non identifiés.

«Ci-inclus vous trouverez une copie de la déclaration que je vais soumettre le 7 juin au Groupe des Affaires Spatiales. Il résume brièvement les raisons que j'ai d'exhorter les Nations Unies à une action immédiate en ce qui concerne le problème des UFOs. Ce problème est un problème très vaste, en sorte qu'un bref résumé de ce genre ne peut présenter qu'une esquisse très sommaire de la nature apparente du problème des UFOs et de ses modes d'attaque scientifique possibles. Je crois qu'un effort sérieux et résolu de la part des Nations Unies pour rassembler des informations au sujet de ce problème et pour encourager une attention scientifique immédiate à son égard parmi toutes les nations membres serait un pas considérable vers la suppression de ce «couvercle de ridicule» qui, présentement, s'oppose de façon si puissante à la publication de nombreuses observations d'UFOs. Beaucoup d'autres actions des Nations Unies pourraient et devraient être entreprises en vue d'accroître l'intérêt que porte le monde scientifique au problème des UFOs.

«Comme je l'ai indiqué dans ma déclaration, incluse, au Groupe des Affaires Spatiales, je crois qu'il y a lieu de prendre en très sérieuse considération l'hypothèse que ces objets insolites constituent une certaine forme de sondes extraterrestres. Jusqu'à ce que j'eusse entrepris une étude personnelle du problème, je n'étais pas disposé à accorder crédit à une telle hypothèse. Après un an d'étude intensive, je dois encore ne la considérer que comme une hypothèse, mais je dois souligner que mes recherches me poussent fortement à admettre que cette hypothèse est la seule présentement acceptable si l'on veut rendre compte du nombre tout à fait étonnant d'observations à basse altitude et à faible distance qui sont maintenant enregistrées dans le monde entier et qui portent sur des objets ayant l'apparence de machines.

«Je suis tout disposé à vous offrir, à vous-même ou à vos collègues, tous les conseils ou l'aide personnels que je puis tirer de ma propre expérience dans l'étude de ce problème. Le problème des UFOs est un problème scientifique éminemment international. Les Nations Unies ont, je crois, tout à la fois la responsabilité et l'obligation d'accélérer l'étude sérieuse et scientifique du problème des UFOs dans le monde entier. A de nombreux étudiants sérieux du phénomène UFO il apparait concevable que quelque chose comme une surveillance du globe par les UFOs a été mis en oeuvre au cours de ces dernières années. S'il y a quelque chance, même vague, que cette vue soit exacte, alors notre présente ignorance de l'intention et du plan d'une telle surveillance doit être rapidement remplacée par une compréhension aussi complète que possible de ce qui se passe. Si le phénomène total est de quelque autre nature, il nous faut aussi le savoir. L'ignorance présente, la négligence présente et la présente raillerie, tout cela constitue de regrettables traits de nos attitudes collectives à l'égard de ce qui peut être, pour tous les peuples du monde, une affaire d'une importance pressante.

«Un examen attentif de ces questions par les Nations Unies est, à mon avis, une nécessité urgente.

«Respectueusement vôtre,

James E. McDonald
Professeur.»

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Voici maintenant, traduit par nos soins, comme celui de la lettre précédente, le texte de la déclaration du Dr McDonald:

«DECLARATION SUR LES ASPECTS SCIENTIFIQUES INI'ERNATIONAUX DU PROBLEME DES OBJETS VOLANTS NON IDENTIFIES, PRESENTEE LE 7 JUIN 1967 AU GROUPE DES AFFAIRES SPATIALES DE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES, PAR JAMES E. MC DONALD, PROFESSEUR A L'UNIVERSITE DE L'ARIZONA.

«Pendant vingt ans, il y a eu un flot persistant et intrigant de rapports, provenant de pays situés dans toutes les parties du monde, concernant ce qu'on a finalement appelé les objets volants non identifiés (UFOs). Dans tous ces rapports, quelle qu'en soit l'origine géographique, la nature des objets signalés paraît être essentiellement semblable.

«Pendant les douze mois passés, j'ai poursuivi un examen intensif des aspects scientifiques du problème des UFOS, d'après les rapports établis dans les limites des Etats-Unis. Après avoir interviewé les témoins-clés de douzaines de cas importants répartis sur toute la période 1947-1967; après avoir étudié, avec le personnel de l'U.S. Air Force, les méthodes d'enquête officielles; et après avoir vérifié personnellement un grand nombre d'autres sources d'information, je suis arrivé à la conclusion que, loin d'être un problème stupide, le problème des UFOs est un problème d'un extraordinaire intérêt scientifique.

«C'est ma conclusion qu'aucun groupe officiel de mon pays n'a procédé à une étude adéquate de ce problème. Cette conclusion est contraire à l'impression gardée par beaucoup de personnes, à la fois à l'intérieur et hors des Etats-Unis, qu'un examen scientifique compétent des rapports américains a été entrepris. Je crains que cette fausse impression, largement répandue, ait longtemps détourné l'attention scientifique d'un problème d'un grand intérêt scientifique international. J'ai sollicité la présente occasion de paraître devant le Groupe des Affaires Spatiales parce que je veux demander instamment que toutes les démarches possibles soient immédiatement faites par l'Organisation des Nations Unies, par l'intermédiaire de son état-major scientifique et des établissements scientifiques dont disposent toutes les nations qui en sont membres, pour qu'une étude systématique du problème des UFOs, à l'échelle du monde, soit entreprise sans délai.

«Il y a maintenant une nette indication que le nombre de rapports d'observations, à faible distance et à basse altitude, d'objets aériens absolument insolites, ayant l'apparence de machines et dont les performances présentent des caractéristiques inexplicables, s'est accru dans les quelques années qui viennent de s'écouler. C'est certainement apparent à l'intérieur des Etats-Unis. J'ai la forte impression que le même accroissement se manifeste dans de nombreux territoires étrangers. Mes propres études m'ont conduit à rejeter l'opinion selon laquelle il ne s'agit que de phénomènes atmosphériques naturels ou de phénomènes astronomiques mal interprétés; à cet égard nombre d'explications officielles sont presque absurdement erronées. Il n'est pas davantage possible d'expliquer toutes ces observations avec des hypothèses invoquant les produits d'une technologie d'avant-garde ou des véhicules expérimentaux secrets, avec des hypothèses de mystification, de fraude ou de supercherie, ou avec des hypothèses psychologiques. Chacune de ces hypothèses intervient effectivement dans un grand nombre de cas, mais il reste encore un nombre étonnant d'autres rapports, faits par des observateurs hautement dignes de foi durant les deux décades passées, dont on ne peut de cette manière se donner une explication satisfaisante. Je crois que ce vaste résidu de rapports, qui se chiffre maintenant par des centaines et peut-être des milliers de cas, requiert l'attention des savants les plus éminents du monde. Cependant, en raison de la raillerie officielle, journalistique, et même scientifique, largement répandue, presque aucune attention scientifique n'est communément accordée à ce problème. Cette situation doit, j'y insiste, être au plus vite transformée, car le dossier - dès qu'on l'examine de près comme j'ai tenté de le faire ces derniers mois - oriente irrésistiblement vers un certain phénomène au sujet duquel chacun de nous devrait rapidement acquérir une bien meilleure information. La raillerie officielle doit être remplacée par un examen scientifique minutieux et de haute précision de ce problème. En raison de la nature mondiale du phénomène, il tombe immédiatement dans des secteurs où l'Organisation des Nations Unies doit prendre ses responsabilités pour encourager un relèvement immédiat du niveau de l'examen scientifique du problème.

«C'est mon opinion présente, basée sur ce que je crois être un examen scientifique suffisant d'hypothèses s'excluant mutuellement, que l'hypothèse la plus probable pour rendre compte du phénomène des UFOs est que ceux-ci sont un certain type de sondes spatiales de surveillance, d'origine extra-terrestre.

«Je souligne que, présentement, ceci ne peut être considéré que comme une hypothèse contre laquelle se dressent, naturellement, beaucoup d'idées scientifiques préconçues, qui sont évidentes. Je mets aussi l'accent sur le fait qu'il y a d'innombrables facettes des phénomènes UFO que je ne puis décrire que comme suprêmement déroutantes et inexplicables dans les termes du savoir scientifique et technologique d'aujourd'hui. J'aimerais aussi faire remarquer que, si ces objets ne sont pas d'origine extraterrestre, alors les hypothèses mutuellement exclusives qu'il faudrait prendre en considération seraient encore plus bizarres, et peut-être d'un plus grand intérêt scientifique pour l'humanité. En conséquence, quelle que pourra être l'explication finale des phénomènes UFO, l'indifférence et la raillerie scientifiques présents devront être remplacées par un intérêt et une étude scientifique intensifs. Ma recommandation au Groupe des Affaires Spatiales, c'est qu'il cherche tous les moyens possibles d'obtenir l'attention mondiale à l'égard de ce problème.

«Ce qui est en premier lieu nécessaire c'est de mettre un terme à cette raillerie qui, de toute évidence, s'oppose à ce qu'on fasse ouvertement état des observations d'objets insolites dans l'air et au sol. Je suis personnellement tout à fait au courant de ses effets inhibiteurs dans mon propre pays. Mes conversations avec des savants et d'autres personnes de l'étranger m'ont convaincu que la ridiculisation et la moquerie sont comparables dans les pays étrangers à celles qu'on trouve aux Etats-Unis, et que seule une minime fraction de l'ensemble des rapports parvient à passer par les canaux officiels. Il faut porter rapidement remède à cette déplorable situation, puisque toutes les tentatives pour découvrir des structures significatives de la distribution spatiale et temporelle des observations sont présentement bloquées par une évidente difficulté: on ne sait jamais si une structure qu'on discerne n'est pas simplement et fortuitement en rapport avec quelque réduction locale et transitoire de la raillerie avec laquelle les rapports sont si fréquemment accueillis. Un intérêt sérieux à l'égard d'un problème inconnu et possiblement très important doit devenir la dominante du traitement officiel de ces observations d'UFOs à travers le monde si l'on veut mettre un terme à la raillerie qui fait présentement obstacle à une information complète.

«En second lieu, l'existence d'un système de détection déjà disponible sous la forme des équipements de radars doit être reconnue comme extrêmement heureuse. Présentement, la plupart des observations radar des UFOs ne parviennent pas entre les mains des scientifiques, dans une large mesure parce que la plupart des équipements radar sont utilisés par des groupes militaires qui n'ont pas admis l'existence d'un problème réel des UFOs et qui, dans presque tous les pays du monde, tendent à passer sous silence les rapports relatifs à l'observation au radar de cibles inexplicables à vitesse élevée ou bien dérobent ces rapports à l'attention scientifique. Si compréhensible que soit, de prime abord, cette attitude, elle doit être rapidement transformée. Aucune autre technique actuellement disponible ne peut se comparer au radar s'agissant d'obtenir des données objectives sur les mouvements et les caractéristiques de fonctionnement des objets volants non identifiés. On espère que des appareils de détection supérieurs seront élaborés dès que le problème des UFOs sera considéré avec le sérieux qu'il mérite largement. Mais, dans l'avenir immédiat, les équipements radar, plus qu'aucun autre équipement disponible, nous offrent la plus grande promesse de nous fournir sur ce problème des données scientifiques.

«Une grande variété de perturbations électromagnétiques accompagnant le passage à faible distance ou le stationnement en vol des objets volants non identifiés a été présentement enregistrée à travers le monde - en dépit du fait que cet enregistrement n'ait pas encore été admis à faire partie de ce qu'on appellerait communément l'«enregistrement scientifique». Des perturtations dans le fonctionnement des moteurs à combustion interne coïncidant avec le passage à courte distance d'objets insolites en forme de disque ou de cylindre ont été observées dans au moins plusieurs centaines de cas. Je connais personnellement des douzaines de cas de ce phénomène rapportés par des gens dignes de foi, dans les seules limites des Etats-Unis et au cours des dernières années. Souvent les perturbations sont accompagnées par un large spectre de bruits électromagnétiques recueillis par les appareils de radio. En de nombreux cas, les compas, sur les navires et les avions, ont été perturbés. Des magnétomètres et même des montres ont eté affectés. Tous les rapports sur ces faits, beaucoup trop nombreux pour qu'on puisse les citer en détail, font penser à quelque «bruit» électromagnétique ou à des effets électromagnétiques secondaires grâce auxquels ou pourrait espérer concevoir de nouveaux appareils de détection. Mais ces derniers appareils ne pourront être élaborés que lorsque des ingénieurs et des physiciens compétents prendront au sérieux la masse rapidement croissante des rapports d'observation à courte distance et à basse altitude des objets volants non identifiés. Dans l'immédiat, le radar doit être utilisé mais de nouveaux appareils devront être élaborés pour renforcer les moyens de poursuite et les techniques de détection des objets. Les variations temporelles et spatiales à l'occasion des mouvements des UFOs doivent être constatées sans que, comme présentement, interviennent les effets déroutants de ces facteurs psychologiques qui exercent une action inhibitrice même sur la fraction de toutes les observations qui est ouvertement rapportée. Quelques étudiants sérieux des phénomènes UFO ont affirmé depuis des années qu'on peut discerner chez les UFOs des structures, des tracés, de reconnaissance, d'exploration. Je suis disposé à donner l'assurance que quelques-uns de ces tracés apparaissent dans les rapports, mais je ne suis pas enclin à tenter de tirer de ce fait des conclusions fermes quelconques, car j'ai eu connaissance par trop de témoignages que seule nous parvient une mince fraction de toutes les observations ouvertement, ou même confidentiellement, signalées.

«Il y a, encore trop inadéquatement étudiés pour qu'on puisse en tirer avec sécurité des conclusions fermes, des témoignages selon lesquels des objets insolites, apparemment plutôt semblables en nature à ceux qui ont été signalés dans notre espace planétaire au cours des deux dernières décades, ont été vus (en nombre beaucoup plus faible) avant l'époque de 1947, qui fut celle d'une élévation marquée du nombre des observations. Si c'est vrai, c'est, en ce qui concerne notre interprétation finale de ce qui se passe dans le phénomène UFO, d'une immense portée. Il faudrait qu'un examen savant de ces témoignages fût entrepris par des personnes versées dans une grande variété de disciplines, par des savants ayant une connaissance familière des divers aspects historiques de la technologie et des domaines qui s'y rattachent. Je ne tenterai pas ici de développer la chose en détail, mais je veux seulement souligner qu'un certain nombre d'étudiants du problème ont rassemblé des témoignages dont il ressort de façon convaincante que le phénomène UFO remonte à au moins un demi-siècle, si ce n'est davantage. Consécutivement à cette remarque, on doit alors mettre l'accent sur ce point quelque peu troublant que la fréquence des observations s'est accrue de deux ou trois ordres de magnitude soit en 1946 soit en 1947 - pour des raisons dont nous n'avons pas présentement la moindre compréhension. Il se peut que cette ignorance ne soit pas facile à surmonter; mais, à moins que nous ne commencions l'étude scientifique sérieuse du problème des UFOs, nous persisterons dans une complète ignorance de ce qui est peut-être, pour l'humanité entière, un sujet d'exceptionnelle préoccupation.


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«En résumé, je dirai de nouveau tout le prix que j'attache à l'occasion qui m'a été donnée de vous rencontrer pour parler avec vous de ce problème. J'insiste pour que l'Organisation des Nations Unies entreprenne immédiatement l'examen du problème des UFOs, peut-être par l'intermédiaire du Groupe des Affaires Spatiales. Et j'espère que toutes les nations membres seront encouragées à créer des bureaux de recherche et des commissions d'étude en vue de l'examen des observations d'UFOs dans leur propre pays, et afin d'obtenir un rapide accroissement de l'attention scientifique mondiale à l'égard de ce problème.

«Si, sur la base de mes recherches scientifiques récentes au sujet de ce problème fascinant, je puis vous aider, personnellement, en quelque manière, j'espère que votre Groupe fera appel à moi. Beaucoup d'autres que je connais seraient également prêts, je crois, à offrir leur assistance dans ce domaine, avec l'espoir que ce problème longtemps négligé puisse être rapidement élevé à la condition d'un problème auquel une haute priorité scientifique serait accordée. Je ne connais aucun autre problème scientifique dont le caractère soit plus intrinsèquement international que ce problème de la nature et de l'origine des objets volants non identifiés. En conséquence, il semble indispensable d'obtenir que les Nations Unies s'engagent dans l'étude de ce problème, dont l'importance mondiale peut être vraiment énorme.»

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Ces textes du Dr McDonald, avec d'autres de ses écrits, ont été rassemblés dans un numéro spécial de la revue Phénomènes Spatiaux:

OBJETS VOLANTS NON IDENTIFIÉS
Le plus grand problème scientifique de notre temps?

Il est encore possible de se procurer ce document en écrivant à l'adresse suivante:
Madame Francine Fouéré
"PHÉNOMÈNES SPATIAUX"
69, rue de la Tombe-Issoire
75014 Paris (France)

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"DES SAVANTS DEMANDENT QUE LES UFOs SOIENT ÉTUDIÉS SÉRIEUSEMENT"

 

Dans le numéro du 1er septembre 1968 de la revue «Electronic Design» - qui n'est pas précisémment un journal à sensation -, notre ami Michel Troublé a découvert un texte portant ce titre, texte dont il nous a envoyé la photocopie.

Nous en donnons ci-dessous la traduction.

«Six savants réputés ont recommandé que le Congrès envisage sérieusement de donner son appui à une étude internationale intensive des UFOs (objets volants non identifiés). Ils ont demandé de façon pressante que le sujet ne soit pas condamné d'avance, tourné en dérision ou passé sous silence.

«Les six savants ont apporté leur témoignage à un symposium sur les UFOs patronné par le House Committee on Science and Astronautics. Ces savants étaient: le Dr Robert L. Baker Jr de la Computer Sciences Corporation; le Dr Robert L. Hall, professeur de sociologie à l'université de l'Illinois; le Dr James A. Harder, professeur de génie civil de l'université de Californie à Berkeley; le Dr J. Allen Hynek, conseiller de l'U.S. Air Force en matière d'UFOs et astrophysicien à la Northwestern University; le Dr James McDonald, doyen de physique à l'université de l'Arizona et le Dr Carl Sagan, astronome à la Cornell University.

«McDonald a parlé de ce qu'il a appris en étudiant plus de 300 cas d'observation d'UFOs. Le nombre des manifestations d'UFOs s'accompagnant de quelque forme d'interférence avec les réseaux terrestres de distribution d'électricité l'a convaincu, a-t-il dit, «que les UFOs sont parfaitement réels, avec une forte possibilité que nous soyons sous la surveillance d'intelligences extra-terrestres...» Aucun service n'a jamais étudié cela, et cependant, a affirmé McDonald, «ce pourrait être la réponse à toute la question des UFOs».

«Sagan a appuyé cette opinion: «Si nous sommes visités par des voyageurs extra-terrestres, ce serait folie de s'en désintéresser». Il a suggéré qu'on mette davantage l'accent sur les programmes d'exploration interplanétaire, de manière à obtenir plus d'information.

«Les savants furent unanimes à recommander que le programme d'enquête existant de l'U.S. Air Force soit laissé de côté en faveur d'un programme dont la direction serait confiée soit à la National Science Foundation, soit à l'Académie Nationale des Sciences. Hynek a demandé instamment qu'une étude internationale soit entreprise à l'échelle mondiale sous l'autorité de l'O.N.U.

«Il est prévu que l'U.S. Air Force remettra au cours de ce mois de septembre le rapport sur son programme d'enquête sur les UFOs à l'Académie Nationale des Sciences. Le printemps dernier, le membre de la Chambre des Représentants J. Edward Rousch (représentant de l'Indiana) avait recommandé que le Congrès prenne la direction de toutes les recherches sur les UFOs».

Nous remercions vivement Michel Troublé de nous avoir communiqué ce texte dont il n'est pas besoin de souligner l'importance.

René Fouéré
Directeur de la publication

Publié dans PHÉNOMÈNES SPATIAUX N° 18 de décembre 1968, page 33

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Tout en rendant hommage, quoique avec quelques réserves, au rapport COMETA, j'ai voulu rendre hommage aussi aux pionniers de la recherche ufologique.

Je remercie le G.R.E.P.I. d'avoir offert l'hospitalité sur leur site à ces textes remarquables.

Francine Fouéré
Paris - 20 juin 2000